• Abandon

    Le dernier souvenir

    J'ai vécu, je suis mort. - Les yeux ouverts, je coule

    Dans l'incommensurable abîme, sans rien voir,

    Lent comme une agonie et lourd comme une foule.

     

    Inerte, blême, au fond d'un lugubre entonnoir

    Je descends d'heure en heure et d'année en année,

    À travers le Muet, l'Immobile, le Noir.

     

    Je songe, et ne sens plus. L'épreuve est terminée.

    Qu'est-ce donc que la vie ? Étais-je jeune ou vieux ?

    Soleil ! Amour ! - Rien, rien. Va, chair abandonnée !

     

    Tournoie, enfonce, va ! Le vide est dans tes yeux,

    Et l'oubli s'épaissit et t'absorbe à mesure.

    Si je rêvais ! Non, non, je suis bien mort. Tant mieux.

     

    Mais ce spectre, ce cri, cette horrible blessure ?

    Cela dut m'arriver en des temps très anciens.

    Ô nuit ! Nuit du néant, prends-moi ! - La chose est sûre :

     

    Quelqu'un m'a dévoré le coeur. Je me souviens.


  • Commentaires

    1
    Samedi 22 Octobre 2005 à 10:33
    quand je m'abandonne...
    Non Melanchton...Quand je m'abandonne je ne me souviens de rien. Juste le présent en guise d'éternité...en attendant la véritable éternité. Comment savez-vous ce dernier point, intriguant auteur dont je devine les mots à tarvers ceux des autres ?...
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :